Randonnée à El Reino de los Mallos du 27 au 29 mai 2023

C’est au petit matin que les randonneurs ont convergé en direction du versant espagnol des Pyrénées centrales, en terres agropastorales aragonaises, pour partir à la découverte du territoire d’El Reino de los Mallos durant ces trois journées.

Nous avons retrouvé notre guide Robert à quelques jets de pierre du château médiéval de Loarre pour la pause pique-nique avant d’attaquer la montée du pic de Puchilibro (dénivelé positif annoncé de 530 m). Notre ascension a été récompensée d’un remarquable panorama ouvert sur les Pyrénées aragonaises, leurs ourlets (signalés par Robert), le château de Loarre, mais aussi d’un point de vue grandiose sur cette plaine de Huesca où s’étirent à perte de vue plantations d’amandiers et champs d’orge et de blé, dans un environnement encore très vert pour cette avant-saison estivale. Notre hébergement se situait à Murillo de Gallego, petit village bénéficiant d’une superbe vue sur les Mallos.



Le lendemain matin, par temps clair et dégagé, nous faisons mouvement jusqu’au village de Villalangua, point de départ de la randonnée du jour, pour une traversée en direction de Aguëro (et un dénivelé positif annoncé de 780 m). Le sentier s’élève rapidement en direction des impressionnantes parois de la Foz de Salinas constituées de strates de calcaire verticales en forme de pics, sous l’œil – que nous espérons bienveillant – d’une colonie de vautours fauves qui a pris possession des lieux et qui profite des courants ascendants pour faire connaissance de notre groupe. Robert, grand passionné de faune, et plus particulièrement de ce type de rapaces, attire notre attention sur leur déplacement en orbe, décrivant dans le ciel des trajectoires circulaires, immortalisé par Jérôme et son téléobjectif.



Nous arrivons à la cascade de la Fuente de la Rata, un zeste de fraîcheur matinale nous entoure. Après quelques lacets, nous atteignons les ruines du village de Salinas el Viejo et de son église Santa Maria Magdalena. Petit village isolé, vieux de mille ans, il avait organisé son activité économique autour de l’exploitation du sel ; elle prendra fin dans les années 1950, le village sera alors abandonné de tous.

Au sortir du village, Robert attire notre attention sur une particularité géologique du lieu : au loin, une double brèche fort surprenante, la Osqueta, se dégage remarquablement tant sa forme en W découpe l’horizon. Après une montée régulière en lacets, nous l’atteignons enfin et profitons de ce promontoire très impressionnant pour admirer une dernière fois l’église de Salinas el Viejo et son village, les aiguilles de la Foz et plus loin encore, une superbe vue sur les premiers sommets enneigés des Pyrénées. La descente nous conduira au pied de l'étonnante silhouette très imposante des Mallos de Agüero et au bar du village éponyme (qui, à notre grande surprise, prépare sa fermeture définitive après notre passage ; nous n’y sommes pour rien…).



L’avant-soirée sera l’occasion pour certains de découvrir en maillot de bain « la S.P.A. » (selon l’expression chère à Robert) ; pour d’autres, de participer sur la place de l’église du village à la dégustation d’une excellente bière belge (merci Benjamin !) ; un troisième petit groupe partira à la découverte des ruelles escarpées de Murillo de Gallego, de son ermitage et de ses fruits.

La dernière sortie de ce séjour nous a conduits jusqu’au village voisin de Riglos pour une randonnée consacrée au site des Mallos, monolithes très imposants à hautes parois, faits de galets roulés et soudés entre eux pour former un ensemble très compact, en forme de cigare. Le Camino del Solano, sentier spectaculaire, offre de superbes passages en balcon sur les Mallos, le village de Riglos et les eaux du Gallego, affluent de l’Èbre, qui vient lécher le pied des Mallos. L’ambiance est extraordinaire.

Le temps accordé pour la pause déjeuner sera écourté à cause de la menace d’un orage ; le vin rouge n’a même pas le temps de s’aérer dans les verres mais il est dégusté selon la tradition (merci à Valérie). Au final, la météo redevient favorable et notre descente se fait sans problème.

C’est autour d’un dernier verre de l’amitié que nos mollets vont refroidir. Nous ne croiserons la pluie et les orages que lors du retour sur Bordeaux, cap au nord, dans la haute vallée d’Aspe.

Un très grand merci à notre guide, Pipas, pour tout ce qu’il nous a apporté durant ces trois journées, tant par des échanges sur ses aventures (Tibet, Ouïghours, Népal), que pour avoir su nous faire partager quelques-unes de ses passions. Sans oublier bien sûr le somontano, doté de sa belle robe rubis et de ses arômes de fruits rouges, particulièrement favorable à la méditation du randonneur en fin de journée…

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