Notre sortie vers la forêt d'Iraty
Cette sortie sur trois jours en octobre 2021 avait pour objectif de découvrir la forêt d’Iraty sur le thème du brame du cerf
Jérôme Régnier, responsable de la section randonnées, nous livre un compte-rendu de ce beau périple
Après un départ tardif de Lormont et une fin de trajet marquée par la transhumance des brebis, nous arrivons finalement aux chalets d’Iraty avec le soleil mais énormément de vent. Nous faisons la connaissance de Patxi, accompagnateur de montagne professionnel membre du collectif Mendi Gaiak, qui nous guidera durant les deux premiers jours de ce séjour souletin.
Au cours de ce premier jour de randonnée au cœur de la plus grande forêt de hêtres d’Europe, nous serons accompagnés d’un très fort vent qui ne nous quittera pas du week-end. Les passages en forêt nous permettent de mieux communiquer et de trouver quelques champignons. Patxi nous fait même goûter un cèpe de bordeaux cru, coupé en fines lamelles (à réserver aux vrais amateurs).
En milieu de parcours,sur les crêtes à proximité du Pic des Escaliers, c’est un vrai combat contre le vent, tenir debout n’est pas toujours aisé et une fois n’est pas coutume en rando montagne, quelques kilos en trop sont plutôt salutaires.
Après un passage au milieu d’un parterre de myrtilliers, malheureusement ce n’est plus la saison, nous arrivons au col d’Iraizabaleta où sont aménagés des postes de chasse, l’occasion pour Patxi de nous délivrer quelques notions sur les méthodes traditionnelles de chasse à la palombe. A quelques pas de là, c’est un tout autre monde. En effet, nous arrivons à la maison des oiseaux au col de Bagargi fief de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) qui, depuis 40 ans, effectue toute l’année un comptage du passage des oiseaux au col d’Organbidexka (suivi du comptage sur trektellen.nl).
Bien fatigués par ce parcours venteux mais après une petite pause goûter, nous partons à la rencontre du brame du cerf. Allons-nous voir la bête ou pour le moins l’entendre ? Patxi nous rassure, tous les groupes qu’il a conduits ici ont entendu le brame. La nuit est proche, nous nous installons en silence face aux pentes escarpées du Pic des Escaliers, jumelles vissées aux yeux et attentifs au moindre son. Malheureusement, l’attente fut vaine. Le cerf ne craint qu’une chose en cette période de pic hormonal, le fort vent.
Pour nous remettre de cette désillusion, direction le restaurant d’Iraty, pour déguster l’axoa et le poulet basquaise maison. Quelques déçus, les deux recettes étant un peu trop revisitées au goût de certains. C’est donc en chansons accompagnées par Cyril à la guitare que nous nous consolons pour finir la soirée autour d’une bouteille de Patxaran que nous dégustons avec modération.
La nuit ainsi qu’au petit matin, la tempête annoncée est bien là. Toujours le vent avec des rafales à plus de 100 km/h et la pluie de plus en plus forte. Trop forte pour envisager notre randonnée du dimanche. Mais, ne nous laissant pas abattre nous réservons une visite de la grotte de La Verna à Sainte-Engrâce. Nous serons ainsi à l'abri des intempéries. Cette vaste salle découverte en 1953 et ouverte au public depuis 2010, avec ses 250 mètres de diamètre et 200 mètres de haut, est la plus grande au monde accessible à tout public. En mode spéléo du dimanche, nous pénétrons dans cette grotte aménagée de puissants éclairages nous permettant de profiter de ce spectacle naturel. Grandiose !
Après cette visite, notre groupe se réduit à neuf joyeux randonneurs, certains repartant en voiture ne pouvant rester les trois jours. Pour finir la journée, nous faisons une halte à l’église romane du XIème siècle de Sainte-Engrâce.
Pour la dernière journée, enfin sans vent ni pluie, nous descendons en minibus à Iraty-Cize et partons du chalet Pedro en direction du pic de l’Okabe en mode randonneur-cueilleur. En effet, dès la première pente aux abords du chemin les premiers cèpes s’offrent à nous. Après quelques zigs et quelques zags à la recherche des précieux bolets, nous arrivons regroupés à l’Okabe pour la pause repas. Sur le plateau, nous traversons un site protohistorique composé de cromlechs et tumulus.
Nous finissons ce séjour souletin accompagné par un soleil radieux et quelques sacs bien remplis de cèpes.
Merci à tous les randonneurs d’Ibilki et je vous donne rendez-vous pour de prochaines aventures.